Mot du Directeur général

Monsieur Mor Fall
Directeur général
Par décret n°2024-1367 du 18 juillet 2024, nous avons bénéficié de la confiance de Monsieur le Président de la République du Sénégal qui a porté son choix sur notre personne pour diriger l’Ecole nationale d’Administration (ENA).
Cette nomination à la tête de cette prestigieuse institution de formation des cadres de l’Administration, qui est une suite logique dans la carrière de tout fonctionnaire, constitue un honneur mais surtout un sacerdoce, en ce qu’elle requiert, comme par le passé, un dévouement total et un engagement profond, voire sacré, au service de l’Etat du Sénégal, quand bien même devrions-nous nous investir davantage au détriment d’un certain confort ou d’un bien-être personnel.
Paraphrasant un doyen du Trésor, porté à la tête du Gouvernement, en l’occurrence Monsieur Mamadou Lamine LOUM, cette fonction est, pour nous, un habit que l’on porte pour un moment donné. Et pour ce laps de temps, nous préférons ne pas mettre les boutons, étant entendu qu’à tout moment on peut être appelé à passer le flambeau à un autre digne fils du pays aussi compétent, voire plus méritant.
Notre feuille de route
Notre feuille de route est tracée par Monsieur le Premier Ministre qui, dans sa communication en Conseil des ministres du 18 juillet 2024, a fixé deux objectifs au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, aux ministres concernés et à l’Administration de l’ENA. Il s’agit d’engager des concertations en vue (i) d’augmenter les effectifs à recruter (comme en atteste à la planification triennale de recrutement en cours) et (ii) de formuler des propositions de modernisation de l’ENA. Ceci permettra de renforcer les ressources humaines de l’Administration pour la prise en charge satisfaisante des réformes nécessaires à la transformation du Sénégal.
L’atteinte de ces objectifs sera chevillée, sans doute, à des valeurs compatibles avec des valeurs de gestion régulière et transparente.
L’amélioration de la gouvernance interne
Au plan de la gestion interne, le respect de la règlementation sera notre dessein, sous la supervision du Conseil d’Administration, organe d’orientation, de supervision et délibérant.
Avec l’appui des autres organes de gouvernance et de conseil que sont le Conseil de Discipline et le Conseil d’Orientation pédagogique et scientifique, la discipline, la rigueur, la probité, la dignité et l’impartialité constitueront nos préoccupations majeures, tant pour la gestion des personnels que des élèves.
La formation reste notre crédo
Nous sommes à la tête d’une équipe pédagogique et administrative composée de directions opérationnelles et support (Direction de la Formation initiale, Direction de la Formation permanente, Direction de la Recherche et de la Coopération, Direction des Affaires administratives et financières, Agence comptable, Institut de Formation à Distance) et de leurs démembrements que sont les divisions, bureaux, sections, ainsi que de services.
Par ailleurs, avec l’appui d’un personnel enseignant dévoué, vacataire pour l’essentiel, et de coordonnateurs de section représentant efficacement les administrations utilisatrices des cadres formés, nous allons nous investir davantage, tous ensemble, à réussir les missions qui nous sont assignées.
Cet objectif ne sera pas impossible si l’on sait que cette école repose sur un potentiel historique et des bases solides portées par nos éminents prédécesseurs qui l’ont portée depuis 1959, année de création de son ancêtre qu’est l’Ecole fédérale d’Administration du Mali (Fédération qui regroupait les républiques actuelles du Mali et du Sénégal).
La priorité du moment, comme l’ont définie les autorités, est de hisser les formations de cette école de référence aux standards des institutions et grandes écoles d’administration du monde.
Dans ce cadre, la Coopération en cours avec des institutions, grandes écoles d’administration, mais aussi avec des organisations et ambassades partenaires, sera réactivée et renforcée au profit de la formation initiale. Ainsi, il s’agira de mieux intégrer le système LMD avec une possibilité de double diplomation (Brevet de l’ENA et masters) à travers la formation initiale (Master en administration et gestion publique « MAGEP ») et la formation permanente (Master en droit des finances publiques, Master en management et régulation des marchés publics) et le renforcement de capacités d’agents publics et privés par des formations à la carte.
Il conviendra, également, d’adapter ces formations au contexte marqué, notamment, par des changements induits par les réformes budgétaires entreprises au sein de l’UEMOA, la perspective de l’entrée en vigueur de la zone monétaire ouest africaine, mais aussi la nécessité d’instituer ou de renforcer les modules en économie et droit miniers et pétroliers, en économie et politique monétaires.
Le renforcement de notre autonomie financière par des ressources propres
Dans le domaine de la formation virtuelle, l’Institut de Formation à Distance (IFD) qu’il conviendra de revitaliser, pourrait constituer une belle opportunité à saisir par des écoles et instituts de formation étrangers, soit pour délocaliser des formations à Dakar, soit pour en dispenser par visioconférence.
Un environnement sportif et culturel propice à l’épanouissement des élèves et autres usagers
Sur le plan des infrastructures et équipements, l’ENA du Sénégal dispose d’un complexe sportif multifonctionnel (terrain de football, terrain de basket, terrain de tennis, piscine et salle de gymnastique) en cours de finalisation.
Par ailleurs, avec le projet d’élargissement de la capacité d’hébergement des élèves par la construction, en son sein, d’un pavillon de haute technologie d’au moins 250 chambres, et la modernisation de la cuisine et du restaurant, l’ENA disposera d’un site qui pourrait même accueillir, pendant les vacances, des stagiaires d’écoles sœurs étrangères, des colonies de vacances et des délégations à l’occasion de manifestations sportives, culturelles ou éducatives comme les Jeux olympiques de la Jeunesse 2026 prévus à Dakar. Cela participera au renforcement de son autonomie financière.
Enfin, des comités ad hoc seront mis en place, sous l’éclairage et les orientations des autorités, en vue de réfléchir sur les réformes nécessaires permettant à l’école de faire cap vers une meilleure performance et une modernité plus affirmée.
Le chemin peut être difficile, mais exaltant et gratifiant.
Le Directeur général de l’ENA
L’Inspecteur général d’Etat
Mor FALL